Au fil de l'eau et du temps (suite)
Après avoir quitté le hameau de criel, je redescend au fond du vallon par le versant nord. la petite route sinueuse nous fait découvrir les bâtiments fantômes de "la grande fabrique".
Cette usine, ancienne forges, est devenue en 1826 une usine pensionnat de tissage. En 1843 elle comptait 1000 ouvriers dont 900 ouvrières vivant sur place! Un exceptionnel modernisme industriel bourdonnait : 500 métiers à tisser mécaniques contre 150 manuels tissaient la soie. En ce milieu de 19e siècle quelle explosion technologique ! Un grand sentiment de désolation m'envahit devant ces ruines, vestiges d'une vie trépidante, ces sentes aujourd'hui en friches par lesquelles les ouvrières, filles de paysans, non logées à la fabrique, regagnaient le hameau.Que d'histoires oubliées !
Lors de nos visites à la maison de retraite de Rives, quelques mamies nous racontent leur jeunesse ici, ce n'était déjà plus l'usine pensionnat de leur mères et grand-mères, mais que de souvenirs : "Le métier était rude, le salaire était maigre et les contremaîtres sévères." Ceci n'empêchaient pas les plus coquines de leur faire des blagues parfois pas piquées des hannetons. Malgré l'endroit sinistre je souris en pensant à quelques truculentes anecdotes que nous contes de braves grand-mères aux airs angéliques. Seules aujourd'hui quelques petites entreprises qui siègent dans une partie moins délabrée du site
et la petite chapelle-pont (Il parait qu'il n'en existe que deux en France) fraîchement restaurée et louée pour des séminaires maintiennent un peu de vie.
Je quitte vite ce lieu déprimant et continue en direction des aciérie plus vivantes...Toujours captivées les biquettes? (t'as vu Jeanne j'dis plus les filles)
Alors je vous raconterai l'aciérie lundi. Demain j'ai pas le temps, les canuts d'la croix rousse viennent au Mollard. Omelette, sanglier, gratin dauphinois et tout l'tintoin. Allez bon week-end.