NOEL DES ANCIENS (la vraie histoire)
La commune libre du Mollard fut fondée en 1932 par un joyeux drille nommé Elie Galland. Son épouse Léa que nous avons toujours croisée souriante nous a quitté en janvier 2010 dans sa 105 eme année.
Dans un récent billet je vous ai expliqué pourquoi le Père Noël passait en avant première dans notre quartier, mais je ne vous ai pas dit pourquoi après avoir choyé les plus jeunes il allait faire un petit coucou aux plus âgés à la maison de retraite. En fait il a pris cette habitude ce jour de 2008 ou il a reconnu le si joli sourire de Léa. Et il m' a conté cela . . . Quelle chance d'être garde-champêtre en cette commune libre !
Toute ressemblance avec des évènements ou des personnes existantes ou ayant existé NE PEUT PAS être fortuite.
En ce dimanche, le père-Noël assisté par les melons-lutins termine sa distribution de jouets.
En prenant le raccourcit par le parc de la maison de retraite et du long-séjour il s’arrête, essuie ses lunettes, les rechausse et… Saperlotte ! ! ! S’écrit-il en regardant l’intérieur du bâtiment. . .Il part en courant et s’engouffre au long– séjour. Lorsque tout essoufflés les melons le rejoignent, ses lunettes sont toutes embuées. « Que se passe t-il Père-Noël? » s’inquiète dame Framboise Oh ! Une histoire incroyable: je viens de reconnaître un sourire . . .
Il était une fois, il y a juste un siècle, je faisais ma distribution annuelle. J’étais très pauvre à l’époque et n’avais en cette année 1908 qu’une mandarine à offrir aux enfants. Pour les plus sages d’entre eux j’ajoutais une papillote. Hélas j’avais mal fait mes comptes : Arrivant chez la plus gentille, une petite Léa qui venait de fêter ses trois ans, je n’avais plus de friandises ! Je lui choisi donc la plus belle orange en pestant de n’avoir pas gardé pour elle une petite sucrerie. Cette erreur me turlupina toute la nuit.
Le lendemain matin, déguisé en simple homme, je me glissais derrière sa fenêtre et épiais son visage afin de voir si elle n’était pas trop déçue, si elle ne me trouvait pas pingre. Heureusement elle n’était pas exigeante la petite ! Et en voyant la belle orange naquit le sourire qu’elle nous offre encore aujourd’hui. Il faut que je répare cette erreur d’il y a cent ans ! Mais la loi est formelle: pas de cadeaux aux plus de neuf ans sur la commune libre. « Ne peut-on la transgresser ? » s’enquiert un citoyen du Mollard. Oh que non ! C’est que le père-Noël doit montrer l’exemple ! De plus si un esprit chagrin de la mairie d’en bas venait à porter plainte, le garde champêtre soi-même, serait obligé de prononcer sentence et en serait fort marri.
« Et alors ? Un fort mari ce n’est pas si chagrin » ronchonnât dame Framboise. On eu beau se torturer l’esprit aucune solution n’ aboutit. On soumit donc cet épineux problème à super Chantal, l’animatrice de l’ E.H.P.A.D.
"Et bien Père- Noël pour réparer cette étourderie d’autrefois, organisons une jolie fête l’après midi après votre distribution aux enfants et notre souriante doyenne, ainsi que ses amis, sera ravie. "
Ouf ! s’écrièrent les habitants du Mollard tous en chœur, heureux de ce dénouement, et ils retournèrent rue de la Treille en grand charivari avant de revenir festoyer ici avec leurs ainés. Et depuis perdure cette tradition comme les autres dans ce petit quartier.
Si cette histoire au lieu d’être vraie, avait été inventée et racontée par un vrai conteur, de bien plus belle manière que par votre serviteur, elle aurait pu faire un petit conte de noël. La morale en serait qu’il faut apprendre aux tout petits, que sur notre Mollard, perché si près des étoiles et du Père-Noël,
un simple sourire d'enfant
dure plus de cent ans