HYPOCRI-ZIZI
Quand l’hypocrisie de notre société et la fausse pudeur de nos dirigeants nous ramènent
à l’esclavagisme et à l’avilissement de la femme :
Lorsque Marthe Richard dépose en 1945 une proposition de loi visant à fermer les maisons closes, je pense qu’elle ne pouvait imaginer dans quel cul de basse fosse allaient être jetées celles et accessoirement ceux, ne les oublions pas, qui feront après elle « commerce de leurs charmes »
Si je suis aujourd’hui aussi intéressé par cet épineux (en un seul mot) sujet, c’est que des dizaines de fourgons, comme celui-ci qui se trouve à moins de 300 m de la brigade motorisée de l’autoroute, sont venus stationner sur notre canton rural.
Ce n’est pas qu’ici la demande soit plus forte qu’ailleurs, c’est simplement que depuis 2007, le maire de Lyon et le préfet du Rhône, sous prétexte de lutter contre ce fléau, ont à grands renforts d’argent public, mais néanmoins avec fierté, déplacé le problème de quelques kilomètres....Deux articles attestent l'un de la cause, l'autre de l'effet : cliquez dessus pour les agrandir
Si cette héroïque décision n’a pas fait évoluer d’un iota les conditions d’hygiène lamentables dans lesquelles exercent ces pauvres filles, voilà vu de près les « chambres à coucher » qu’elles déposent le soir vers la gare de notre chef lieu, pour rejoindre en train leurs domiciles Lyonnais.
Le grand pas en avant de nos dirigeants régionaux leur a par contre ôté le peu de sécurité dont elles jouissaient en ville. D’ailleurs l’an passé une c’est fait « rafler la caisse » en rase campagne à l'abris des regards indiscrets. (d'autant que ceux qui matent par ici préfèrent sans doute l'anonymat)
En prenant en prime quelques méchants coups de couteaux
Bien sûr les préfets ont changés en même temps que le gouvernement, si ça se trouve les nouveaux vont se repasser encore le bébé d’un département à l’autre avec autant d’interventions policières donc de frais, mais pour l'instant tout va mieux, le colza cache un peu de misère et masque les odeurs.
Les décideurs ne parlent jamais dans leurs projets de loi visant à interdire l'inéluctable, sous le prétexte qu'il n'est pas moral, d'un point qui m’irrite beaucoup et m’inspire ce billet. C’est juste que les filles ne sont pas prêtes d’avoir un lieu de travail décent et sécurisé, un vrai statut de travailleuses avec des conditions sanitaires acceptables, un accès à la médecine du travail qui leur serait sans doute bien utile, et une place respectée parmi nos concitoyens. C’est une vraie pitié que de les voir partir au boulot le matin en sortant du carrouf local, avec pour la journée une bouteille d’eau, un paquet de biscuits, quelques lingettes et le désodorisant en promo. Cela évidemment sous le regard sarcastique de ceux qui seront peut être l’instant d’après leurs clients. Le mariage gay a déclenché dans notre bon pays moraliste et donneur de leçons un mini séisme pour,( enfin il me semble,)
MOINS PRÉOCCUPANT