Y'A PAS D'HEURE POUR LES BRAVES
Ce matin en lisant le billet de Tatydany, me revinrent en mémoire le Petit prince et ses personnages.
Alors mon coucher de soleil ? rappela le petit prince qui jamais n'oubliait une question une fois qu'il l'avait posée.
- Ton coucher de soleil, tu l'auras. Je l'exigerai. Mais j'attendrai, dans ma science du gouvernement, que les conditions soient favorables.
- Quand ça sera-t-il ? S’informa le petit prince.
- Hem ! Hem ! lui répondit le roi, qui consulta d'abord un gros calendrier, hem ! Hem ! Ce sera, vers... vers... ce sera ce soir vers sept heures quarante ! Et tu verras comme je suis bien obéi.
Cela se passait à l’époque où la nature gérait la vie, où le roi du petit prince savait qu’il ne pouvait se dresser contre elle. C’était bien avant les années 70, dans ces temps préhistoriques où nos grands-parents nous contaient la nature et pas l’écologie. À l’école nos instits nous donnaient des « leçons de choses » au lieu de tenter d’organiser dans les méandres administratives des « sorties de découvertes environnementales ». Cela bien sûr nous convenait bien à nous autres, les petites gens, puisque nous n’avons pour seul objectif que la recherche d’une vie paisible. Mais pour les rois modernes qui eux ont toujours plus d’ambition, il était bien frustrant après avoir lu Saint Ex, de reconnaitre que l'on s'est hissé jusqu'à son seuil d’incompétence. Alors en l’an de grâce 1976….
VGE décréta que le grand chef pourrait désormais choisir lui-même l’heure du lever et du coucher du soleil. En bons citoyens, dès avril nous avançâmes tous notre montre que nous reculons, bien obéissants que nous sommes, en octobre. Et gare à qui s’y opposera.
Je me demande ce qu’en pensent le petit prince et le renard quand, de leur lointaine planète, ils nous regardent tout décaler d’une heure deux fois par an.
Pour moi je m’en moque je n’ai plus de montre, mais dans quinze jours, je vais quand même quitter mon statut de grincheux d’été pour passer
RÂLEUR D'HIVER