DES BLOUSES BLANCHES AU TOP
Ce matin comme tous les lundis je me rends au centre hospitalier de mon chef-lieu qui regroupe l’hôpital, la maison de retraite et le long séjour. Je suis d’emblée étonné du nombre de véhicules sur le parking, de la voiture de notre maire, (habituellement en mairie le lundi à cette heure) et plus particulièrement par un camion qui n’est sans doute pas là pour livraisons.
Je me dirige vers la maison de retraite pour assurer comme toutes les semaines l’intendance de ma sœur et là je me retrouve dans une effervescence de ruche. En deux mots Camille, une aide-soignante, m’explique qu’un incendie a détruit un local technique du long séjour, que tous les résidents ont été évacués dans la nuit (heureusement sans victimes) et sont provisoirement abrités dans les deux autres bâtiments. Je la laisse vaquer à ses urgentes occupations, ma sœur et quelques résidents me racontent l’incident par le menu, l’un a compté 21 véhicules de pompiers, un plan de secours spécial a été immédiatement déclenché en préfecture, les évacués (pratiquement aucun n’est autonome) ont été pris en charge par le personnel et les secours. Ils ont été installés le plus décemment possible et chacun avec son dossier médical dans les chambres des résidents de la maison de retraite et de l’hôpital. Monique, ma sœur handicapée partage donc sa chambre avec une sinistrée. Tout a été pensé, elle cohabite avec une dame que nous connaissons bien afin quelles ne soient pas trop dépaysées toutes deux. Par pudeur je ne prendrais aucune photo, je laisse à Monique son nécessaire et repasserai prendre des nouvelles demain, je m’éclipse pour ne pas gêner, vouloir aider serait, me semble t- il, un encombrement. Les filles courent dans tous les sens mais sans panique et avec une organisation exemplaire. Léo, une femme de service, arrive quand je sors elle me salue en vitesse : « pffff j’ai fini à une heure du matin ! » lance t- elle avec le sourire (il est à peine neuf heures et pour combien de temps revient elle dans cette fourmilière ?). Des familles arrivent certaines inquiètes, d’autres râlant déjà ! Mais comment maman n’a pas une chambre seule ? Y z-auraient du ceci et pas cela… « Et le maire il fait quoi ? » M’apostrophe une mégère, je lui souris : « ils l’ont relâché il parait que ce n’est pas lui qui a mis le feu » Je m’en vais, même pas en colère après ces sottes réflexions mais absolument ébahi par l’efficacité du personnel. Le journal du matin relate déjà le fait.
Comme toujours, quoiqu’il arrive et en toutes circonstances, les blouses blanches s’adaptent avec précision et efficacité.
CHAPEAU !